Etat des lieux des ZOVICs et perspectives pour améliorer la gouvernance des espaces de conservation
Au Burkina Faso, les activités anthropiques menacent de plus en plus les espaces de conservation de la faune et de la flore. Le complexe écologique Pô-Nazinga-Sissili (PONASI) n’est malheureusement pas épargné. La conservation de la nature étant indissociable du développement local, il nous faut trouver des modes de gestion des aires protégées permettant aux populations de pouvoir tirer profit de la nature tout en assurant la conservation de ces ressources. C’est dans ce contexte que fut créé des zones d’exploitation et de conservation durable de la biodiversité, nommées zones villageoises d’intérêt cynégétique (ZOVIC). La création de ces zones est prévue par la loi n°003-2011/AN du 05 avril 2011 portant code forestier au Burkina Faso. Les Zovics sont des espaces de conservation contiguë aux forêts classées. Elles assurent une fonction de conservation, en permettant aux populations riveraines de s’engager à protéger la nature, d’une autre manière à réduire les risques de pénétration des acteurs dans les forêts classées. Cependant, le patrimoine écologique de ces zones est en décroissance constante. C’est ainsi que dans le cadre du projet PONASI, le CERDE a effectué une étude diagnostic dans les villages de Sya, Tacien, Boala, Danfina et Yalle, communes de Bieha et Guiaro dans les provinces de la SISSILI et du NAHOURI, afin de faire un état des lieux des sources de dégradation, de la gouvernance et des acteurs en présence. Cette étude a donné lieu à l’élaboration d’un rapport diagnostic qui met relief les sources de dégradation des Zovics par des empiètements des activités d’agriculture et de pastoralisme.
L’importance des forêts classées dans la zone du Ponasi accroît la pression foncière et les pratiques traditionnelles de l’activité agricole entrainent des migrations importantes de terres plus fertiles. Le braconnage dans ces espaces participe également à réduire considérablement la disparition précoce de la petite faune sauvage et conduit à une perte de revenus pour les populations riveraines. La faible organisationnelle des acteurs dû notamment à l’absence de dynamisme dans la tenue de rencontres d’échanges autour des Zovics, la rareté des cadres de dialogue, de formation et d’activités opérationnelles entre les comités de gestion et les services déconcentrés et décentralisés de l’Etat en matière de foresterie et la non mise en synergie des activités de socio-économiques des villages en lien avec les espaces de conservation, constituent autant de facteurs qui participent à dégrader considérablement ces espaces.
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