Le développement d’une localité en particulier et d’un pays en général est corolaire à l’état de paix qui y règne. Le terrorisme qui, depuis 2015, menace la stabilité socioéconomique du Burkina Faso éprouve énormément la mise en œuvre des programmes, plans et projets de développement dans certaines localités du pays. Dans ce contexte, une stratégie de veille citoyenne dans les différents villages couverts par le projet Wakanda est mise en place conformément au décret N°2016 – 1052/PRES/PM/MATDSI/MJDHPC/MINEFID/MEEVCC portant définition des modalités de participation des populations à la mise en œuvre de la police de proximité. Ce soutien vise à renforcer la prévention des risques d’insécurité via l’appui aunStructures Communautaires Locales de Sécuritaires (SCLS), notamment les Kogléwéogos.
A cet effet, le Cerde entreprend régulièrement d’apporter un soutien organisationnel aux structures villageoises de sécurité dans les villages du projet. Ce soutien s’apprécie notamment en des sessions de formation visant à créer un cadre d’échanges entre les services de défense et de sécurité, et une diffusion de bonnes pratiques de sécurité et de lutte contre l’insécurité dans les villages du projet. Les formations s’organisent notamment dans les communes de Guiaro et Saponé, communes abritant le plus de villages du projet Wakanda.
Par ailleurs, dans le cadre de ces espaces de dialogue entre le CERDE et ces structures au niveau villageois, des informations et préoccupations sont recueillies et partager avec les services compétents pour améliorer l’efficacité des interventions dans la zone. Dans ce même élan, il est utile à noter que les groupes d’autodéfenses, les Kolgweogos, afin d’éviter les embuscades par les voleurs et/ou coupeurs de route, désherbent la voie principale reliant ces villages jusqu’à Pô permettant ainsi d’améliorer la visibilité des passants et prévenir tout effet de surprise. Pour prévenir les vols de bétails, ces groupes ont également mis en place un système de surveillance, allant de la notification, sur papier, du nombre exact d’animaux que les éleveurs transportent ou conduisent jusqu’à la fixation d’une heure d’interdiction de conduite ou de transport des animaux. D’autres stratégies sont mises en place, comme celle des femmes enquêtrices, en cas de vols à répétition dans les villages afin de débusquer les voleurs et les punir, etc.
Si toutes ces actions, sans être exhaustives bien entendues, réussissent à maintenir un climat de sécurité dans ces différents villages, il est fort de constater que ces groupes font face à de nombreuses difficultés à savoir le manque de matériels, les difficultés parfois à joindre les Forces de Défenses et Sécurités (FDS) du fait de la mauvaise couverture réseau, l’accès difficile à ces villages par les FDS du fait l’impraticabilité des voies, surtout en saison pluvieuse.